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Henri Rivière (1864-1951)

Les Pins à Loquivy

 

Aquarelle et mine graphite

 

Daté 1901, situé à Loquivy, timbre des initiales

 

Au verso cachet Vente Henri Rivière, Collection Noufflard, Beaussant Lefevre 11 juin 2008

 

Provenance: Collection André et Berthe Noufflard

 

Henri Rivière, d’abord formé par le peintre d’histoire Émile Bin, décide de poursuivre seul son éducation artistique. En 1882, sa rencontre avec Rodolphe Salis, fondateur du Chat Noir, marque un tournant dans sa carrière. Salis le fait d’abord travailler pour la revue du Chat Noir, avant le lui confier la direction artistique du théâtre qui ouvrira en 1887 rue Victor Massé. Rivière y créé les décors de La Tentation de Saint Antoine, La Marche à l’Étoile ou L’Enfant Prodigue, utilisant les techniques les plus inventives, du théâtre d’ombres aux plaques de verre colorisées.

 

Henri Rivière est resté célèbre pour ses suites de lithographies et ses bois en couleurs représentant des vues de Bretagne dans un esprit japonisant. Ses aquarelles représentent une production plus personnelle : l’artiste les expose peu (« Je n’aimais les montrer qu’aux intimes ») et celles-ci sont redécouvertes plus tardivement, notamment lors de la dation en 2006 par la famille Noufflard d’une importante partie du fonds Henri Rivière à la BNF.

 

En 1894, sa femme et lui font construire une maison à l’embouchure du Trieux. Rivière écrira dans ses souvenirs : “Le lieu choisi était magnifique : une haute falaise descendant à la mer en plusieurs sauts, couverte de pins, tapissée de bruyères et d’ajoncs parmi de grands rochers gris… L’endroit complètement isolé… On pouvait s’y croire au bout du monde, dans un paysage encore vierge, où le bruit des vents et de la mer, les cris des oiseaux, une voile claquant en changeant d’amure, l’appel d’un marin animaient seuls le paysage harmonieux, changeant et coloré, délassement selon les effets et les heures. Le terrain clos, la maison terminée nous l’habitâmes durant les quatre mois de l’été de 1895 à 1913, date à laquelle nous nous en séparâmes bien à regret… Landiris, c’est ainsi que nous avions baptisé notre domaine; L’iris, une de nos fleurs préférées, me servait de marque, de cachet : j’en timbrais mes aquarelles. Nous en plantâmes d’ailleurs de grandes quantités de toutes couleurs, de toutes espèces, sous les pins, parmi les ajoncs et les bruyères, comme s’ils étaient poussés là, capricieusement au hasard, par touffes épaisses ou serpentant, dégringolant les plis du terrain, bordant les rochers…”

 

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