Augustin Feyen-Perrin (1826-1888)

La rue de la Vieille Lanterne 

 

Plume, encre et gouache

 

Signé en bas à gauche

 

30 x 19,5 cm

 

Provenance: collection du poète Élie-Charles Flamand

 

C’est ici que fut retrouvé le corps de Gérard de Nerval en 1855. La rue de la Vieille Lanterne, une ruelle sordide et mal famée, fut dès lors célèbre. Aujourd’hui détruite, elle a été représentée de nombreuses fois :

 

De ce lieu sinistre nous possédons mieux que de froides descriptions : des artistes, de pieux amis ont voulu en fixer pour toujours l’horreur tragique. Sans parler de la lithographie de Gustave Doré, véritable poème d’une si pénétrante allégorie, nous avons la précise eau-forte de Léopold Flameng, un dessin au lavis de Legrip, des croquis de Roger de Beauvoir, de Jules de Goncourt, de Victorien Sardou. Mais la plus impressionnante vision qui nous en ait été léguée est due à Célestin Nanteuil, qui, dans une lithographie simple et nue, par quelques oppositions de blanc et de noir, a résumé l’épouvante de l’impasse de désespoir.

Aristide Marie, Gérard de Nerval, d’après des Manuscrits et Documents inédits.

 

Fils d’un percepteur et frère cadet du peintre Jacques-Eugène Feyen, François-Nicolas Feyen-Perrin connu sous le pseudonyme Augustin Feyen-Perrin est d’abord l’élève de son aîné, puis entre à l’école des Beaux-Arts de Paris en 1848 et perfectionne son art avec Léon Cogniet et Adolphe Yvon. Peintre de genre et portraitiste, il débute au Salon de 1853, et y est médaillé à trois reprises en 1865, 1867 et 1874.

 

Comme son frère, il s’installe en été à Cancale, où il nourrit son inspiration en peignant de nombreuses scènes de la vie quotidienne bretonne. Il est également aquafortiste et illustrateur de livres. Il acquiert une renommée professionnelle supérieure à celle de son aîné, et bénéficie d’un nombre significatif d’achats par les institutions publiques.

 

Proche de Gustave Courbet, Augustin Feyen-Perrin le suit au sein des deux institutions que celui-ci préside durant l’Année Terrible, en siégeant d’abord dans la Commission des musées fondée en septembre 1870, puis en appartenant à la Fédération des artistes créée lors de la Commune de Paris. Malgré cet engagement politiquement compromettant, il réintègre sans encombres les cadres de la respectabilité républicaine, et est décoré de la Légion d’honneur en 1878.

Catégorie :